Des composés naturels pour développer des traitements personnalisés contre le cancer : Retour sur une année 2016 riche en découvertes avec le Pr. Diederich

Image: By James Bowers PhD | SciComm Officer, Science Journalist, Communicator and Presenter

Au cours de l’année 2016, les chercheurs du LBMCC et du SNU ont identifié un éventail de composés d’origine naturelle capables d’attaquer les cellules cancéreuses au niveau moléculaire.

Le LBMCC sondent les molécules extraites de plantes (Zanthoxylum fagara, panneau de gauche), d’éponge marine (Aplysina aerophoba, panneau supérieur de droite) et des traitements préexistants (panneau inferieur de droite) pour lutter contre le cancer (avec l’autorisation de Pixabay.com, Di Yoruno - Opera propria, CC BY-SA 3.0 & Wikipedia, CC BY 2.0).

 

D’anciennes molécules pour des nouveaux traitements – rétrospective sur l’année 2016.

 

Les symptômes associés au cancer varient énormément en fonction de l’organe ou du tissu affecté, cependant, plusieurs processus sont communs à toute les cellules cancéreuses. C’est le cas de la machinerie moléculaire permettant aux cellules cancéreuses de croitre et de se répliquer de façon incontrôlée.

Les équipes du Pr. Diederich au College of Pharmacy of Seoul National University (SNU), en collaboration avec le LBMCC au Luxembourg, se sont penchées sur les similarités entre ces molécules, travaillant sans relâche afin d’identifier des composés d’origine naturelle qui pourraient cibler et attaquer le cancer. Chaque patient réagit légèrement différemment face à la maladie, donc la personnalisation du traitement au patient est essentielle pour augmenter l’efficacité des traitements.  

 

Dans un article publié début 2016, le LBMCC a identifié deux molécules, similaires à celles trouvées dans des plantes telles que fagarier (Zanthoxylum fagara), qui ont le potentiel de traiter le cancer de la prostate. Ils ont constaté que ces molécules peuvent interagir avec l’ADN ainsi que d’autres composés cellulaires afin d’empêcher la croissance de tumeurs. L’équipe a aussi effectué un criblage à grande échelle d’autres molécules d’origine naturelle afin de tester leur efficacité à cibler les cellules leucémiques. Cette approche leur a permis d’identifier une autre molécule prometteuse, extraite d’une éponge de mer (Aplysina aerophoba), l’isofistulatin-3,

 

Une année en revue avec le Pr. Marc Diederich.

 

Les molécules identifiées dans ces deux études préliminaires ont ensuite été testées sur des lignées cellulaires présentant des caractéristiques de cellules cancéreuses, et afin de pousser cette découverte encore plus loin, le Pr. Diederich et son équipe ont ensuite obtenu des cellules de patients admis à l’Oncopole de Toulouse. Ceci a mené à leur dernière publication, parue dans Leukemia en novembre dernier, dans laquelle les chercheurs du LBMCC/SNU suggèrent une nouvelle approche pour le traitement de la leucémie myéloïde aigue, en montrant que la combinaison de deux traitements préexistants, l’UNBS1450 et le Venetoclax, détruit efficacement les cellules issues de patients présentant une mutation cancéreuse spécifique – un traitement réellement individualisé.

 

Le Pr. Diederich considère cette publication dans la prestigieuse revue Leukemia comme étant sa plus belle réussite de 2016, car « le Venetoclax et un sujet d’actualité brulant, et nos conclusions ont été validées par des échantillons pris de patients existants ». Le fait que ce traitement cible des cellules de patients est de très bon augure pour le développement d’un traitement efficace contre le cancer dans un future proche.

 

Que peut-on espérer du LBMCC en 2017 ?

 

Evidemment, la prochaine étape sera de tester ces molécules sur des volontaires humains. Cependant, le Pr. Diederich anticipe des obstacles : « nous en sommes au point où il faudrait établir des essais cliniques, cela nécessitera un investissement financier important ». Afin d’obtenir gain de cause, le Pr. Diederich et son équipe devront continuer d’étendre leurs collaborations (telle que celle avec l’Oncopôle de Toulouse et avec l’hôpital pour enfant du SNU), afin de leur donner accès aux précieux échantillons issus de patients de cancer.

 

L’équipe a cependant plus d’une corde à son arc. Diederich envisage de développer dans ses laboratoires une technique novatrice, la xénogreffe dérivée du patient dans le poisson zèbre. En bref, cette technique permet de sélectionner des cellules tumorales d’un patient et de les transplanter dans un poisson zèbre, un modèle animal simple. Cette approche novatrice pourrait leur permettre de tester une gamme de traitement afin de dépister la molécule la plus efficace pour traiter la maladie de chaque patient.

 

De nouvelles approches telles que la xénogreffe de poisson zèbre dérivée de patient permettront dans l’année à venir de transplanter des cellules cancéreuses de patient dans le poisson zèbre. Dans la photo, un poisson zèbre, les cellules cancéreuses injectées sont colorées en rouge (avec l’autorisation du Pr. Marc Diederich, LBMCC).

 

Dans la lutte contre le cancer, la recherche est le premier bastion de défense. Les résultats publiés courant 2016 par le laboratoire LBMCC viennent renforcer les rangs de la recherche internationale, et dans l’année prochaine, les observations faites sur les cellules de patients devraient nous rapprocher encore plus d’un traitement personnalisé contre le cancer.

 

Credits : Post written by James Bowers & translated in French by Marianne Guenot

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